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L'égalité Femme-Homme, dès l'école ?


« L’égalité des filles et des garçons constitue pour l’Éducation nationale une obligation légale et une mission fondamentale. Réalisée dans les faits depuis que les écoles et les établissements sont devenus mixtes dans les années 70, la mixité scolaire ne recouvre pas pour autant une situation d’égalité entre les filles et les garçons. Trop de disparités subsistent dans les parcours scolaires des filles et des garçons. L’éducation à l’égalité est une condition nécessaire à l’évolution des mentalités. »


C’est ce que le site du Ministère de l’Éducation nationale déclarait en 2012, faisant comprendre que malgré la mixité défendue depuis plus de 40 ans, l’égalité n’était ni complètement appliquée, ni enseignée convenablement. En d’autres termes, le Ministère de l’Éducation nationale n’a pas su instaurer une culture de la mixité au service de l’égalité fille-garçon. Pourtant, sur ce même site, il est inscrit « Le code de l'éducation rappelle que la transmission de la valeur d'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, se fait dès l'école primaire ». Donc aujourd’hui encore se pose la question de l'enseignement de l'égalité homme-femme à l'école.

Le programme Éducation 2030 reconnaît que l’égalité entre les sexes exige une approche qui « veille à ce que les filles et les garçons, les femmes et les hommes aient non seulement accès aux cycles d’éducation et les terminent, mais soient également habilités dans et par l’éducation ». Selon le projet Drawdown, les filles et les femmes ayant un meilleur accès à l’éducation seraient plus conscientes de l’importance de la planification familiale contribuant, par exemple, à la réduction de la croissance démographique et, par conséquent, au réchauffement climatique. Selon les experts, de petites actions telles que l’exposition des enfants à des personnages non stéréotypés trouvés dans les livres et les films, répartir équitablement les tâches ménagères à la maison, peuvent redéfinir les modèles de comportement pour cette génération et la prochaine, et élargir l’accès des femmes aux ressources et aux possibilités.

Les enfants absorbent et reproduisent rapidement les comportements qu’ils voient et vivent dans leur vie quotidienne. Une étude publiée en 2001 a montré que la façon dont les jeunes adultes abordent la division du travail domestique entre les hommes et les femmes est directement associée à la façon dont ce travail était divisé dans leur famille. Concrètement, il s’agit de se libérer de l’emprise du genre. En effet, si la question du genre est ce qui crée une division sociale, il faut s’en libérer. Car malgré une évolution positive, les chiffres prouvent qu’il reste des clichés concernant l’éducation des deux sexes.

En effet, dès leur plus jeune âge, via des livres jeunesses, les enfants apprennent que les garçons sont « agressifs, amusants, énergiques, désobéissants, créatifs » quand les filles sont plutôt « concentrées, sages tendres, douillettes ».

« Nous devons changer les attitudes des adultes », déclare alors Lisiane Niedsberg Corrêa, spécialiste de l’éducation à la diversité. Les parents et les tuteurs doivent savoir quoi dire avant d’entamer un dialogue avec un enfant. « Beaucoup de choses ont changé, et nous devons nous respecter les uns les autres et comprendre la diversité. Il y a donc des mots et des phrases qui ont été prononcés librement et qui ne peuvent plus être prononcés », explique-t-elle. L’idée qu’il existe des métabolismes « standard » (et par conséquent d’autres qui sont laissés pour compte, comme les métabolismes obèses ou handicapés) encourage les attitudes discriminatoires et est souvent enracinée dans l’enfance. Il est important que les enfants aiment leur propre corps, respectent le corps de leurs amis et comprennent qu’il n’y a pas de corps « bien » ou « parfait ».

Les enseignants peuvent encore aujourd’hui éprouver du mal à encourager les irrégularités dans l'orientation professionnelle. La plupart d'entre eux ne comprennent pas ou ne s’intéressent pas aux inégalités de genre ou à la division de genre de l’orientation post-bac.

Ils pensent généralement que les garçons sont meilleurs en mathématiques, même lorsque leurs notes en classe sont les mêmes que celles des filles. Ils les encouragent davantage, leur donnent plus d'informations, leur parlent plus, et leur donnent ainsi plus de confiance en eux.

Les choix d'orientation effectués par les filles, dans le cas de la neutralité évidente de l'institution éducative, masquent en réalité le processus de ségrégation et de reproduction des inégalités de genre induit par ces différentes pressions et représentants sociaux.

Les politiques publiques, notamment éducatives, doivent intégrer la question de l'égalité des sexes, car des écarts persistent, s'étendent et s'ancrent dans les mentalités. En remettant en cause ses fondements, l'éducation doit permettre aux femmes de se libérer et ne plus se sentir émargées. L'éducation doit rendre les filles pleinement conscientes de leurs droits, car elles doivent être sur un pied d'égalité avec les garçons, et d'une manière générale, amener les élèves à s'interroger sur leur statut dans la société, la famille, et l'influence des modèles traditionnels.

En définitive, l’emprise du genre, la fermeture d’esprits, les clichés… c’est ce qu’il faut faire évoluer afin d’éduquer sur l’égalité homme-femme. Les enfants ne savent pas ce que sont ces idées, l'éducation aux valeurs d'égalité, et ce dès la formation de l'esprit critique de l'enfant, n'est-elle pas le premier pas vers une société plus inclusive?

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